Gao (Mali) envoyée spéciale
Vendredi. «Ce que je voudrais, c'est une grande assiette de charcuterie avec plein de saucisson», soupire Maixent (12 ans dans un mois) en sirotant un Coca presque frais. Aymeric, son cadet d'un an, préférerait une margherita. Après une semaine dans le sud du Mali, à manger du riz gras et du couscous (quelquefois du to), les mirages stomacaux se font forcément sentir. Mais les deux frères savent qu'ils doivent encore rempiler pour une semaine avant d'apercevoir l'ombre d'une pizza. Car Olivier, leur père, et Chantal, sa nouvelle femme, ont choisi la semaine «découverte du pays dogon en 4x4» couplée à celle de «randonnée avec des ânes le long du fleuve Niger» comme voyage de noces. Les deux filles de Chantal, Chloé (7 ans) et Léa (10 ans), sont aussi du voyage.
Le départ, avec les ânes, c'est demain. Arrêt au bureau de poste de Gao, bâtiment colonial poussiéreux mais délicieusement ombragé : Aymeric et Maixent veulent appeler leur maman, Chloé et Léa, leur papa, pour raconter à la va-vite «les caïmans sacrés et le Hogon qui se fait laver par la langue du serpent». Mamadou, alias «Rasta», qui doit nous servir de guide pour la randonnée, a l'air totalement fracassé : crise de palu. Il s'écroule sur une natte après avoir ingurgité la dose maximale d'aspirine. Les enfants le couvent d'un oeil tout en enchaînant les parties de huit américain.
Samedi. Ils sont là, à la sortie de la ville : cinq petits ânes tristes aux flancs costauds. Sur une charrette, on