Les droits de la femme sont-ils compatibles avec les droits de l'homme ? En expulsant l'imam de Vénissieux, Dominique de Villepin vient de montrer qu'en France on ne badine pas avec la liberté d'expression. Nul doute que si cet imam avait réellement battu une de ses épouses, il serait toujours chez nous. Mais la République lui a donné une bonne leçon de tolérance. Dans un journal, et en des termes où il assure ne pas se retrouver entièrement, l'imam a dit que le Coran dit qu'on a le droit de battre ­ en dessous de la ceinture ­ une épouse qui a trompé son mari. Si Bertrand Cantat avait suivi ses prêches, on aurait moins entendu Nadine Trintignant, ces temps-ci. Qui est ce petit imam de rien qui prétend mieux savoir ce qu'il y a dans le Coran que notre grand ministre de l'Intérieur, ministre des Cultes ? C'est comme les psychanalystes, les imams, n'importe qui peut prendre le titre. Mais poursuivrait-on pour pédophilie un psy qui dirait «D'après Freud, les enfants ont une sexualité» ? Par cette expulsion immédiate, Dominique de Villepin tient à manifester qu'il est dans la droite ligne de Nicolas Sarkozy : lui non plus, il ne faut pas l'emmerder avec les droits de la défense. Si les autres imams étaient de bons Français, ils devraient d'ailleurs s'associer à cette fatwa républicaine. Certes, celui de Vénissieux était déjà sous le coup d'un arrêté d'expulsion, mais depuis des semaines, pour des babioles, il aurait juste été plus ou moins lié au terrorisme ­ rien qui justifie u