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Libération
Reportage

Amsterdam à l'heure hasch.

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Tournée, du petit déjeuner au coucher, parmi quelques-uns des 400 coffee-shops de la capitale du chanvre.
publié le 16 octobre 2004 à 2h35
(mis à jour le 16 octobre 2004 à 2h35)

Drogue (dRog) n.f. : XIVe siècle, origine incertaine, peut-être du néerlandais droog "chose sèche".» Une étymologie qui ferait donc, si l'on pouvait encore en douter, des Pays-Bas en général et d'Amsterdam en particulier «la» capitale des drogues. L'étoile du perché qui guide chaque année vers ses 400 coffee-shops des millions de curieux venus s'encanailler dans une ambiance kitsch et bon enfant. Le parc à thème du vice où les gentils animateurs dealent de la barbe à papa qui fait rire en regardant les gentilles animatrices faire le tapin en vitrine. Mais attention, prière de se droguer dans les clous. Car si sa légendaire tolérance a assis sa réputation, la bonne société batave jalouse son image de «pays de cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l'ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d'où le désordre, la turbulence et l'imprévu sont exclus», selon les mots de Baudelaire. Description d'une précision d'autant plus surprenante qu'il n'y a jamais mis les pieds. Un demi-siècle plus tard, Verlaine, qui y est allé, lui, résumera, plus pragmatique : «Nous tuons le temps en buvant moult et en fumant prou.»

Evidemment, Amsterdam, c'est aussi une architecture extrêmement riche, le musée Van Gogh, les canaux et la mayonnaise sur les frites. Mais lorsque l'on débarque de la gare centrale, c'est d'abord ça : le Red Light District, le quartier Rouge, coeur battant d'Amsterdam la sulfureuse. Le quartier des maisons closes ­