Dans l'édition de Libération du mardi 7 juin, Patricia Tourancheau a publié une critique du livre de Marie-France Etchegoin et Mathieu Aron, le Bûcher de Toulouse, récit précis de l'enquête policière, judiciaire et journalistique de l'affaire qui a abouti à la mise en cause puis à la mise hors de cause de plusieurs notables, dont le président du CSA, Dominique Baudis. Nous n'aurions évidemment pas réagi si l'article en question était resté dans les limites habituelles de la critique littéraire. Mais le texte de Patricia Tourancheau est affligé de deux erreurs factuelles qui portent atteinte à la réputation non seulement des deux journalistes auteurs du livre, mais aussi à celle des deux organes d'information qui les emploient, France Info et le Nouvel Observateur.
Patricia Tourancheau écrit d'abord que les deux enquêteurs se contentent de revenir « après coup » sur l'affaire et ses ratés en ne prenant « aucun risque à la raconter une fois résolue », réflexion qui a pour effet de minimiser l'apport de leur travail et de les présenter comme des donneurs de leçon écrivant confortablement après la bataille (comme le montre clairement l'intertitre en rouge au milieu du texte). Or cette assertion est fausse. Marie-France Etchegoin et Mathieu Aron, à la demande de leur rédaction respective, ont couvert l'affaire de Toulouse dès le mois d'avril 2003 pour l'un, et la fin mai pour l'autre, c'est-à-dire au moment de la mise en cause de plusieurs notables dans cette affaire de tueur