Menu
Libération

Et pschittt le chômage

Article réservé aux abonnés
publié le 11 juin 2005 à 2h34

Le discours du Premier ministre à l'Assemblée, c'était en gros : «A ma gauche, 3 millions de chômeurs. A ma droite, un simple chapeau. Et maintenant regardez bien, mesdames et messieurs les Françaises et les Français, regardez bien l'abracadabrantesque résultat !» Qui sait si ce n'est pas Dominique de Villepin plutôt que les chômeurs qui feront pschittt ? On pourrait faire une loi pour interdire le chômage, ce qui réglerait tout. Ou simplement changer le nom des chômeurs, avec tact. Si on les appelait tout bêtement des non-travailleurs ? Ce serait normal qu'ils ne travaillent pas. Et à l'UMP, il doit bien rester quelques spécialistes des emplois fictifs qui sauraient faire baisser les chiffres. La grande idée de Dominique de Villepin, c'est de réconcilier les Français avec le travail. Pour aider les chômeurs, ce n'est pas compliqué, il faut leur donner du travail, il faut les inciter à le prendre. Il suffisait d'y penser. Les inciter, voilà l'idée.

Qu'on le déplore ou qu'on s'en réjouisse, l'actuelle situation en France a quelque chose de pré-insurrectionnel. Ce n'est plus seulement Lionel Jospin, c'est tout le monde qui s'est ou a été retiré de la vie politique. Le référendum s'est soldé par une immense partie de qui perd gagne. Jacques Chirac a nommé un gouvernement qui n'aurait pas été différent au lendemain d'un triomphe électoral en sa faveur. Le plus tragique, avec le président de la République, c'est que, malgré son incompétence avérée, il est le meilleur d'entre eux,