Cette lettre contient une mise au point sur l'indépendance de la rédaction du Nouvel Observateur, à laquelle nous donnons bien volontiers acte, mais aussi quelques mésinterprétations qui, en revanche, appellent une réponse. Patricia Tourancheau ne critique pas le travail journalistique de Marie-France Etchegoin et Mathieu Aron durant l'affaire Alègre-Baudis elle-même, encore moins les qualités «littéraires» de leur ouvrage, mais la façon dont «après coup» ils délivrent bons et mauvais points à leurs confrères (et consoeurs), notamment ceux de Libération, sans avoir pris la peine de s'enquérir directement auprès d'eux, ou même de prendre seulement en compte les conditions dans lesquelles, sur la durée, ils ont enquêté et écrit. Est-il permis encore aux accusés de se lever dans le prétoire pour répondre au procureur ?
Quand, d'autre part, Patricia Tourancheau évoque des journalistes qui seraient arrivés «sur le tard» dans cette enquête, elle fait un rappel de chronologie qui devrait inciter à plus de mesure dans les appréciations. Pour la rédaction de Libération, «le début» de cette affaire n'a pas été la mise en cause de Dominique Baudis au printemps 2003 mais le constat, dès avant le procès de Patrice Alègre, en février 2002, qu'une série de meurtres sont restés inexpliqués du fait d'erreurs et de fautes des autorités policières et judiciaires locales. Le fait que les victimes étaient des jeunes femmes misérables, livrées à la prostitution dans des conditions abominables, n'a