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Libération
Interview

«On ne sait jamais comment le feu peut évoluer»

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publié le 11 juin 2005 à 2h35

Le lieutenant-colonel Pedro Rodriguez commande le groupement d'instruction des sapeurs-pompiers de Paris. Il a conçu et dirige le projet de «maison du feu».

Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de la conception de cette «maison du feu» ?

Elle a été développée par des pompiers, pour des pompiers. L'idée de la construire n'était pas gagnée au départ, car la plupart de nos anciens étaient réticents au fait de penser qu'on puisse simuler un incendie avec du gaz. Ils avaient dans l'esprit qu'on allait construire d'immenses gazinières sans aucun rapport avec les incendies réels...

Offre-t-elle vraiment la même expérience du feu que la réalité ?

Le contexte est bien sûr différent. Nous cherchons à travailler le geste du pompier lorsqu'il attaque le feu en essayant de le rapprocher au maximum des conditions du réel. Je prends toujours un exemple issu de l'armée de terre : dans les simulateurs de tir, on n'utilise pas des balles de guerre mais des balles en plastique. Mais on se rapproche de la réalité.

L'accident meurtrier de Neuilly a-t-il influé sur le développement des «maisons du feu» ?

Le projet de simulateur avait été lancé avant l'accident de Neuilly. Nous avons décidé d'ajouter un simulateur de roll-over à la suite de cette catastrophe. Nous avons également pris le parti d'informer et de former aux effets thermiques les jeunes au plus tôt, dès leur arrivée chez nous. Certains disent qu'on va trop loin, qu'en leur donnant une information aussi complète on risque d'avoir u