Alain Le Diberder, ex-directeur des nouveaux programmes de Canal +, dont il a lancé les sites Web, préside CLVE, une société de développement de logiciels pour les nouveaux médias. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la télévision ou les jeux vidéo dont Qui a peur des jeux vidéo ? (La Découverte, Paris, 1993), et vient de publier Révolution numérique et industries culturelles, avec Philippe Chantepie (La Découverte).
Les fabricants de consoles affichent d'immenses ambitions multimédias. Pensez-vous qu'ils en aient les moyens ?
C'est un discours tout sauf neuf ! Depuis au moins dix ans, les industriels du jeu vidéo affirment que la console est le futur centre du foyer. Grâce à elle, on va pouvoir jouer, mais aussi regarder des films, écouter de la musique, se connecter à l'Internet... Certains sont d'ailleurs passés à l'acte : Philips et surtout Sega et sa Dreamcast, conçue avec un accès Internet. Cela n'a pas marché, parce que le haut débit n'était pas encore suffisamment développé. La question est maintenant d'examiner la pertinence de cette industrie, qui planifie l'obsolescence de ses produits tous les cinq ans. Car je ne crois pas que les consommateurs accepteront indéfiniment de changer leur matériel. C'est possible, à la rigueur, quand il s'agit uniquement de jeux vidéo. Mais pas si cela concerne également des films et de la musique... En réalité, je crois que les gens achèteront ces consoles pour jouer et pas autre chose.
Comment expliquer la confiance des fabrican