Menu
Libération
Interview

«L'efficacité de ces techniques n'a jamais été démontrée»

Article réservé aux abonnés
publié le 10 septembre 2005 à 3h37

L'homme peut-il maintenant faire la pluie et le beau temps, comme le prétendent vos collègues russes ?

Il est possible de modifier le cycle de vie des nuages. Quand on fait l'expérience en laboratoire, c'est spectaculaire... On peut former un petit nuage d'eau liquide, jeter une pincée d'iodure d'argent dessus, aussitôt le nuage se glace et les cristaux précipitent. Scientifiquement, on sait ralentir ou accélérer le processus de formation de la pluie. Toute la question est : à quel prix ? Si vous ensemencez un nuage pour que se forme un très grand nombre de gouttelettes, vous ralentissez le processus de formation de la pluie. Mais l'atmosphère est dynamique et le nuage agit comme une pompe : il fait monter la vapeur d'eau en permanence. Il faudra donc ensemencer vos nuages en continu pendant toute la durée de vie du nuage. En France et dans d'autres pays que la Russie, je n'ai pas connaissance d'événements que l'on ait jugés si importants qu'on ait voulu assurer le beau temps à ce prix-là.

Augmenter les pluies pour arroser les champs agricoles, cela se fait dans de nombreux pays. Est-ce une pratique bien maîtrisée ?

Beaucoup de pays, comme le Maroc, le Sénégal, l'Arabie Saoudite, la Thaïlande, l'Afrique du Sud, Israël... l'ont fait ou le font encore. Mais l'efficacité de toutes ces techniques pour multiplier les précipitations n'a encore jamais été démontrée. Si vous voulez davantage d'eau sur une région, il reste encore plus économique de l'apporter par camions-citernes ou de