Bra (Piémont) envoyée spéciale
Les escargots ont envahi le Piémont. Lentement mais sûrement. La petite bête à cornes, symbole du Slow Food, mouvement écolo né ici en 1989, a prospéré : sur les menus des restaurants, sur des guides gastronomiques élevés au rang de best-sellers, sur des étiquettes de fromage au look artisanal ou sur la bannière de salons comme Cheese qui se tient à Bra le week-end prochain. Les gastéropodes ont fait des émules dans tout le reste de l'Italie mais aussi en Suisse, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Japon. Mais, bizarrement, très peu en France.
Objectif premier et revendiqué de Slow Food : bien manger et bien boire. Sans pour autant en rester là. Car, comme l'explique Carlo Petrini, son fondateur, «ceux qui se considèrent comme des gourmets sans être sensibles à l'environnement sont des naïfs, de même que l'écologiste qui n'apprécie pas les plaisirs de la table a une existence plus triste». Les militants s'occupent donc de sauvegarder des modes de production artisanaux afin de lutter contre la standardisation du goût et d'inverser la tendance qui nous fait consacrer une part de plus en plus réduite de nos revenus à la nourriture au détriment de la qualité (1).
Slow Food a un ancêtre revendiqué : la Libera e Benemerita Associazione degli Amici del Barolo (2). L'histoire de la renaissance de ce vin, dans les années 80, a accompagné les premiers pas du mouvement. Une histoire que raconte bien Daniela, la femme du viticulteur Mauro Veglio : «Autrefois, ic