Au terme de ce week-end d'élections allemandes, Angela Merkel sera peut-être la première femme à accéder au pilotage suprême de la République fédérale. Une chancelière dira-t-on ? Le dictionnaire, souvent en retard d'une évolution, dit, au mieux, que la chancelière est l'épouse du chancelier, et, au pire, une sorte de manchon fourré pour tenir les pieds au chaud (accessoire fleurant la fin du XIXe siècle au coin du feu mais encore achetable dans les pages «Mamie» des catalogues de vente par correspondance).
Sur ce portrait d'Angela Merkel, pour cause de mise un rien godiche, c'est l'aspect manchon des pieds qui prédomine. Mais cette vilaine impression est contrariée par plusieurs informations. A la date du cliché (1991), Angela Merkel a 37 ans, en paraît dix de moins et est déjà ministre des Femmes du gouvernement de Helmut Kohl.
Cruche peut-être, mais plutôt pot de fer que pot de terre. Autant dire que l'absence d'atours de cette jeune ex-Allemande de l'Est était son atout majeur : la limpidité sans apprêt de ses yeux, sa coupe de cheveux au pétard, son air garçon (Jeanne von Arc ?), sa main qui semble prise dans quelque sac sous le regard, à l'arrière plan, d'un zoom inquisiteur, autant de trompe-l'oeil dont elle avait dû apprendre la science autant sur les genoux de son père, pasteur protestant, que dans le giron du système communiste où il valait mieux tenir sa langue que la tirer. Mais dans cette Allemagne où depuis l'après-guerre (de 68) la notion de baba cool rebondit à