Quel bilan tirez-vous du projet Bhoomi ? C'est un exemple très positif de gouvernance électronique, qui prouve que les nouvelles technologies permettent non seulement de réduire les coûts d'un service public, mais aussi d'éliminer la corruption et d'améliorer le fonctionnement d'une administration dans son ensemble. C'est clairement un exemple à suivre.
Quels sont les clefs de ce succès ?
La principale leçon de Bhoomi est qu'en matière de gouvernance électronique, il faut laisser une seule et même personne diriger le projet du début à la fin. Dans ce cas précis, le fait que Rajeev Chawla ait des qualifications informatiques en plus de ses compétences administratives était évidemment un atout. Le soutien politique, aussi, est crucial. Le gouvernement régional de l'époque, qui avait promis d'améliorer l'accès aux services publics, a toujours soutenu le projet malgré les critiques de l'administration et de certains politiques. C'était courageux, car le projet consiste de facto à s'aliéner les village accountants, qui constituent un lobby politique important au niveau local. Mais le gouvernement a tenu bon, et ça a marché. Enfin, les autorités du Karnataka étaient probablement plus sensibles aux bienfaits de l'informatique en raison des compétences de Bangalore dans ce domaine. La gouvernance électronique était une évolution naturelle pour cette région, mais cela ne signifie pas que d'autres ne peuvent pas le faire.
Comment expliquer que les autres Etats indiens n'ont toujours pas