Menu
Libération

Katrina, Rita et Angela

Article réservé aux abonnés
publié le 24 septembre 2005 à 3h50

La puissance des cyclones caraïbes lâche aussi ses coups de vent très loin de l'autre côté de l'Atlantique. Le Vieux Continent ne reçoit pas le boulet mais un peu plus que le souffle du boulet. Par le biais des primes d'assurance qu'il verse pour se protéger des aléas de l'existence, l'innocent citoyen européen participera indirectement au remboursement des frais occasionnés par Katrina et sa copine Rita. L'inverse est vrai aussi : les Américains contribuent de même à éponger nos larmes. En effet, par divers biais financiers, dont le coût de la réassurance, on en arrive à une sorte de mutualisation planétaire (partielle, bien sûr) du risque. De plus, les effets des cyclones sur le prix du pétrole renchérissent automatiquement la facture énergétique de l'UE, ce qui pèse sur les balances commerciales des Etats membres et rabote leur croissance.

Cela tombe au plus mauvais moment, même si les économies européennes montrent une regrettable tendance à se trouver dans une mauvaise passe chaque fois qu'il se passe quelque chose d'inquiétant ailleurs. Les dernières estimations de croissance pour la zone euro faites par le Fonds monétaire sont une douche froide pour l'optimisme de commande affiché par ses dirigeants, notamment français. La révision des prévisions est assez rude : de 1,6 % à 1,2 % en 2005 et de 2,3 % à 1,8 % en 2006. Parmi les pays spécialement mal notés par le FMI figure l'Allemagne ­ avec seulement 0,8 % cette année et 1,2 en 2006 (la France ferait un peu moins mal :