Une malédiction s'acharne sur Nicolas Sarkozy qui vit dans sa chair un triste Chant des partisans. Ennemi, si tu tombes, un ennemi sort de l'ombre à ta place. Il est comme Tintin au Congo qui essaie de tuer une gazelle et la voit apparemment frappée d'immortalité car elle résiste à tous ses coups de fusil (en fait, c'est un troupeau de gazelles qui apparaissent une par une). Il veut faire le vide autour de lui à droite. Il s'est débarrassé de Jacques Chirac mais il y avait Alain Juppé. Il s'est débarrassé d'Alain Juppé, que le surgissement de Dominique de Villepin prive plus d'espace électoral que toutes ses condamnations, et voici qu'il a l'actuel Premier ministre dans les pattes. Nicolas Sarkozy, c'est le pacman de la politique, il a toujours des adversaires à dévorer. Il est trop impatient, comme Philippe Séguin, Alain Carignon et Michel Noir à qui ça n'a pas réussi. Dans la fable du Lièvre et la tortue, il serait le lièvre qui courrait le plus vite et serait aussi parti le premier. Comme dans l'histoire de Toto poursuivi autour de son pâté de maisons par un chien enragé, il a Dominique de Villepin sur les talons et feint de ne pas s'inquiéter en disant : «J'ai un tour d'avance.» On l'imagine comme un gros chat qui vient de dévorer ses souris du jour et rote, repu, alors qu'apparaissent de nouvelles souris, il n'a pas fini de goûter que c'est déjà le dîner. Il devrait savoir qu'un bon challenger est un challenger qui se mange froid. Lui a mangé trop vite, il est trop goin
Sarkozy, un estomac gros comme ça
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par Mathieu Lindon
publié le 24 septembre 2005 à 3h50
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