Plassac, Bordeaux (Gironde) envoyée spéciale
Ce printemps, de drôles d'Américains ont débarqué à Plassac. Ces vacanciers venaient de visiter le Mont-Saint-Michel et avaient choisi comme prochaine étape de leur périple hexagonal Plassac, petit bourg de 900 âmes sur la rive droite de l'estuaire de la Gironde. Leur intention n'était pas tant d'admirer la citadelle Vauban de Blaye, à deux pas, ni même de goûter aux vins locaux pourtant réputés. Auprès de l'office de tourisme, ils n'exprimaient qu'un seul souhait : voir la villa gallo-romaine de Plassac. Le site archéologique n'a pourtant guère l'habitude de déplacer des foules. Des trois demeures antiques qui y ont été construites successivement, seules restent les fondations, superposées et enchevêtrées au ras du sol. Mises au jour en 1962, ces dernières sont brutes de fouilles, agrémentées uniquement d'une collection de pots de fleurs renversés, dont chaque couleur (jaune, bleu et rouge) balise une époque... Fort étonné, le maire adjoint de Plassac, président de l'association en charge du joli petit musée local, décida d'accueillir le groupe. Bien lui en a pris car, sans cela, il n'aurait pas compris la déception des Américains devant les ruines. «Ils avaient entre les mains des pages imprimées d'un site Internet sur la restitution de la villa en 3D», sourit Jacques Dubourg. Des images montrant un palais somptueux, avec murs, colonnades et toiture, centré autour d'une cour intérieure à péristyle et orné de mosaïques, de peintur