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Libération

Banlieues: changer de politique

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par Djamel BOURAS
publié le 26 novembre 2005 à 4h40

Comment les choses en sont arrivées là ? Je ne sais pas. Sarkozy a perdu une bonne occasion de se taire, et les émeutiers ont trouvé une bonne raison de réagir.

Aujourd'hui, à entendre les élus et une bonne partie de la presse, nous aurions affaire à un nouveau genre de voyou, qui ne tire plus profit de ses activités. Le concept de voyou à but non lucratif serait né.

Villepin annonce le rétablissement des subventions aux associations, mais quelles associations ? Celles, les plus en vue, à qui on n'a jamais demandé de comptes, ou bien celles qui travaillent vraiment sur le terrain et qui ont le moins bénéficié de ces aides ? Quelle est la clé de répartition de cette manne censée tout régler ? Aujourd'hui, nous ne pouvons plus suivre une politique qui n'a jamais fonctionné.

On parle de haine ? Oui, la haine d'un régime prétendument républicain contre une partie de sa population : les pauvres, exclus des emplois et des logements, dont la plupart sont d'origine maghrébine ou africaine, des Arabes et des Noirs. Des gouvernements qui poursuivent les politiques coloniales avec quelques allocations de misère, et surtout le bâton policier ou militaire. Des médias qui rabâchent les mêmes préjugés racistes, les mêmes clichés sur les «musulmans», les «immigrés», les «intégristes», les mêmes analyses débiles sur les «banlieues» et les «quartiers». Une révolte sociale ? Certains médias évoquent sans rire des émeutes des «enfants de l'immigration» menés par le «bon vouloir des caïds de la dro