Menu
Libération
Reportage

Marcher sur l'eau

Article réservé aux abonnés
Première mondiale aux Pays-Bas: des maisons flottantes en cas de montée des eaux. En attendant des villes entières.
publié le 26 novembre 2005 à 4h40
(mis à jour le 26 novembre 2005 à 4h40)

Maasbommel (Pays-Bas) envoyée spéciale.

Sur une digue de terre, une route secondaire longe la Meuse. Un peu avant Maasbommel, un village situé à 100 kilomètres au sud-est d'Amsterdam, le paysage se fait on ne peut plus néerlandais. A droite, le plat pays à perte de vue. A gauche, les reflets des nuages dans le fleuve, les mâts d'un petit port de plaisance et, au loin, des clochers. Au détour d'un virage, un alignement surgit : 46 toits ronds sur des maisons jaunes, vertes, orange et bleues. Un lotissement comme les autres, à première vue, ultramoderne comme ils peuvent l'être aux Pays-Bas. Difficile de croire qu'à cet endroit, où se trouvait il y a dix ans un centre de loisirs, des ouvriers tchèques mettent la dernière main à un chantier unique au monde. Comme toute la région, Maasbommel a été touché, en février 1995, par la dernière grande inondation survenue aux Pays-Bas. Les pluies diluviennes de l'hiver avaient grossi la Meuse et le Rhin jusqu'à les faire déborder sur 8 % du territoire national. Pour éviter une catastrophe comparable aux inondations de 1953, qui avaient fait 1 800 morts, le gouvernement avait dû évacuer 250 000 personnes, 300 000 têtes de bétail et 1 million de cochons dans le sud-est du pays. Le bilan s'était limité à des dommages matériels.

Aujourd'hui, Maasbommel abrite les premières habitations conçues pour résister à la prochaine grande crue et éviter que leurs habitants aient à se mouiller les doigts de pied. Avec ce projet expérimental, Dura Vermeer