Menu
Libération

«Play it again, Lionel»

Article réservé aux abonnés
publié le 26 novembre 2005 à 4h40

On a ironisé sur la synthèse des socialistes au Mans. C'est par dépit. Tous ces camarades qui se détestent, on espérait qu'ils allaient nous offrir un congrès digne de ceux des Verts, avec insultes et sous-courants, quelque chose de distrayant. Au lieu de quoi, ils ont au moins feint de se mettre d'accord, rien de bon pour le spectacle. Personne n'aime autant la France que les socialistes. Tous ou presque sont prêts à faire don de leur personne pour être le prochain président du plein chômage et du déficit de la Sécurité sociale, à reprendre le pays qui est à un pas du gouffre. A croire que la prospérité est au coin du gouffre. Ceci dit, une réconciliation de façade, c'est déjà bien. Chacun ravale sa façade comme une couleuvre. Avec tous ces candidats, on devrait faire au sommet de la République une tournante, surtout maintenant que, avec notre compréhension pour le peuple de banlieue, le mot a perdu de son caractère infamant. Rien d'étonnant à ce qu'Arnaud Montebourg et sa VIe République soient restés en dehors de la synthèse. Le PS est le dernier endroit où souhaiter abaisser la fonction présidentielle.

Ce qui est fort dans cette synthèse, c'est qu'elle se soit faite sans thèse ni antithèse. Les socialistes admettent, par honnêteté avancent-ils comme une excuse, que leur présence au pouvoir ne changerait pas grand-chose, leur programme n'est pas une thèse convaincante. Comme opposition au gouvernement, ils sont lamentables, même l'antithèse n'est pas leur fort. Et synthèse