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Libération

Le Président est dans l'escalier

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publié le 3 décembre 2005 à 4h47

Si tout ce qu'on a à reprocher à Jacques Chirac est d'avoir eu 73 ans cette semaine, il y a tout à redouter de la présidentielle de 2007. Ce sont ses ennemis qui semblent vieillis et usés. Le préférerait-on jeune comme George W. Bush ou jeune comme Silvio Berlusconi? Après le délit de sale gueule, celui de sale âge? Et l'abbé Pierre, s'indigne-t-on qu'il ait cent ans? Et rappelons-nous Jeanne Calment dont on était si fier. Même Jean-Marie Le Pen n'a pas employé l'argument de l'âge. Il est vrai qu'il serait à double tranchant. Jacques Chirac porte des lunettes: l'aimerait-on mieux aveugle et sourd? C'est surtout d'être muet qu'on lui a fait grief. Espérons au contraire que le Président chaussera ses lunettes plus souvent, afin de se tenir un minimum au courant de ce qui se passe autour de lui, en France. Peut-être simplement qu'il boude depuis le désastre du référendum. «Puisque c'est comme ça, je ne dirai plus rien.» On l'imagine les bras croisés, l'air mauvais, en Conseil des ministres: «Qu'elle ne s'imagine pas que je vais la relancer, la France. Elle connaissait mes conditions.»

Les prétendants ne poussent-ils pas la loyauté et la traîtrise un peu loin en faisant tout pour qu'on regrette Jacques Chirac? La position est généralement réservée aux candidats mais on a le sentiment que le Président lui-même est en réserve de la République. Personne n'y arrivait mais Jacques Chirac l'a fait: il en a fini avec l'omnipotence des dirigeants de la Ve République. C'est la dissolution