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Libération

Banlieue: des sites Internet de l'Etat ensommeillés

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publié le 24 décembre 2005 à 5h06

Comme à chaque crise banlieusarde depuis un quart de siècle, les Français se divisent en deux clans : ceux qui estiment que c'est la faute aux hommes politiques, aux élus locaux, aux architectes, etc., et les autres, qui condamnent les jeunes des cités de s'être révoltés. Puis on oublie qu'il y a en France des hommes et des femmes dont le rôle est de mener la politique de la ville. Des milliards d'euros ont été engagés grâce à cette dernière dans les cités, mais sans que ces investissements soient jamais sanctionnés par de réelles évaluations dans le cadre des politiques publiques.

Pour illustrer cette déficience, prenons en exemple les deux sites Internet des institutions de l'Etat les plus concernées. D'abord celui du FAS, devenu depuis 2001 le Fasild (Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations), et dont le budget annuel approche les 180 millions d'euros. Environ 90 % de cet argent est chaque année destiné à financer des associations en France qui ont pour champ d'action l'immigration, l'intégration et la lutte contre les discriminations, et cela à travers des activités sociales, sportives, culturelles ou audiovisuelles. Sur son portail, il existe une rubrique «forum/tchat». En cliquant dessus on a la désagréable surprise de découvrir des pages vides de contenu. Bref, l'établissement public (263 employés) n'a aucun lien ni dialogue avec son coeur de sujet. Et cela au moment où toute la France ne parle que de ça.

L'autre site Intern