L'éthologie prend-elle sa place dans le travail du vétérinaire ? Prendre en compte l'éthologie, science du comportement des animaux, permet de comprendre que les animaux peuvent avoir leurs propres motivations et qu'il faut les aborder par ce biais-là. Les troubles de l'animal sont souvent liés à un système d'appropriation par l'homme de leurs fonctionnements. La mise en scène de l'animal dans les contes, la littérature, a conduit l'homme à se projeter en lui. Mais la projection est souvent mal maîtrisée, d'autant qu'elle est entretenue par une connivence très ancienne entre l'homme et l'animal, vieille de 145 000 ans avec le chien.
Comment est née cette complicité ?
Le chien a initialement été associé à des populations nomades et chassantes. Il a forcément évolué avec la civilisation. Les Romains l'ont beaucoup utilisé dans une version guerrière. Le mâtin napolitain, un gros chien gris acier avec une tête très massive, était dressé par les légions romaines pour être envoyé au combat. On lançait ces chiens sur les premiers rangs de l'armée ennemie pour semer la panique (le chien n'est jamais qu'un loup domestiqué). En Europe, jusqu'au XVIIe siècle, on faisait la guerre avec des chiens qui précédaient ou assistaient les fantassins. La collaboration entre le chien et le chasseur est encore plus ancienne. Les Egyptiens chassaient avec le lévrier. On observe une coopération triangulaire très intéressante entre le faucon, le lévrier et l'homme, pratiquée par les ch