Armentières (Nord) envoyée spéciale
Devant la clinique des adolescents de l'hôpital psychiatrique d'Armentières (Nord), EPSM (Etablissement public de santé mentale) de Lille-Métropole, le trio de l'équipe d'intervention mobile est prêt à partir en urgence au domicile d'un adolescent. David a 15 ans. Il y a huit mois, il s'est jeté sous une voiture «comme ça, en une seconde». Quatre mois d'hospitalisation et de maison de convalescence. Son corps cassé en de multiples endroits a été remis d'aplomb par des corsets. Mais ses parents sont inquiets, David est très mal ces jours-ci. Hier, ont-ils expliqué, il est retourné à l'endroit même où il a été happé, dans un état second, vers le vide, une envie de... et où tout a basculé. Ils invitent le trio de l'équipe mobile de garde ce jour-là, Maud Julie, la psychologue, Philippe Poch, l'infirmier, et Vincent Garcin, le médecin chef du service de psychiatrie infanto-juvénile, à entrer dans la maison. Dans le salon, l'adolescent parle de son «envie de mourir, si (je) n'avais pas peur de faire mal à ceux qui m'aiment». Les trois adultes l'interrogent sur la scène de la veille. «J'avais pas l'intention d'y retourner, mais un événement m'a fait changer de direction.» David évoque ce SMS qui, dit-il, l'a déstabilisé et poussé vers l'endroit fatal. Puis le coup de fil qu'il a réussi «à passer à une amie» et qui l'a empêché de commettre l'irrémédiable.
«Il est rentré dans un état de transe, je l'ai trouvé blotti au fond de son lit», décrit la mè