Tout semble avoir été dit depuis plusieurs semaines sur le droit d'auteur et les enjeux des secteurs de la création face à l'explosion du téléchargement. Le coup de théâtre de l'examen de la loi DADVSI (droits d'auteur et droits voisins dans la société de l'information) a le mérite d'avoir provoqué un débat public de grande ampleur. Malgré ce déferlement, on n'y voit pas plus clair aujourd'hui. Au contraire, le débat s'est polarisé autour de deux positions et s'est radicalisé dans un discours parfois virulent et hautain, qui se révèle dangereux et immodeste.
Dangereux, car derrière les interventions de personnalités autorisées du monde de la culture, on lit parfois une tentative de confiscation du débat «Taisez-vous, Monsieur le député, c'est moi qui sais !» qui peut donner l'impression, même si telle n'est pas leur volonté, d'une forme de lobbying et de défense collective d'une rente. En tout cas, d'un monde bipartite : d'un côté, ceux qui sont dedans, qui savent et qui ont la légitimité et, de l'autre, le lumpenprolétariat des consommateurs. Chasse gardée, en somme...
Alors qu'il est admis aujourd'hui que le volet de la communication est essentiel dans la reconquête des adeptes de la gratuité, ces discours peuvent se révéler contre-productifs car ils alimentent l'image, souvent prise comme légitimation des pratiques illégales, d'une industrie aux mains d'intermédiaires inutiles.
Immodeste aussi, car, soyons sérieux, qui peut promettre aujourd'hui que tel projet de loi sau