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Libération

Moscou, la guerre aux cybermafieux

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publié le 11 février 2006 à 20h20

Moscou envoyé spécial

Un immense terrain vague couvert de neige aux portes de Moscou. Mitino, un des deux grands marchés high-tech de la capitale russe, est à l'image de la capitale russe, en pleine métamorphose : pour moitié en extérieur, dans des alignements de caravanes d'un autre âge hérissées d'antennes paraboliques, pour l'autre moitié dans un centre commercial flambant neuf, installé dans un énorme cube de béton rouge. On trouve là tout ce dont consommateur numérique peut avoir besoin pour travailler et se distraire : des centaines de logiciels copiés, d'Autocad (pour l'architecture) à l'archirépandu Windows de Microsoft, des rayonnages entiers de CD et DVD, un choix impressionnant de jeux vidéo... Et «bien plus, sous le manteau», promet Denis Zenkin, notre guide, directeur d'Infowatch, société locale de sécurité informatique. Pour quelques centaines de roubles (quelques euros), un vendeur vous sort un CD gravé qui contient la liste de tous les abonnés au téléphone de Moscou, avec leurs numéros, leurs résidences géolocalisables sur une carte de la ville, leurs adresses électroniques, etc. «On peut vous fournir toutes les bases de données que vous voulez, si vous y mettez le prix, explique, hilare, le tenancier de la boutique. Celles des réseaux de téléphonie mobile, des douanes, des rapports de police et même les transactions financières de la Banque centrale !»

Une spécialité russe.

C'est un des hauts faits de la cybercriminalité moscovite. Cette gigantesque base de don