Avis aux chercheurs du monde entier ! Les souches du virus du chikungunya isolées chez les malades de l’île de la Réunion sont dans le domaine public. «Nous les mettrons à disposition de toute équipe compétente», précise le Pr Antoine Flahault, président de la cellule nationale de coordination de la recherche sur la maladie du chikungunya. «Des spécimens vont aussi être envoyés au centre américain de Galveston, qui possède une banque de données complètement ouverte. Et les séquences génétiques du virus seront publiées.» Inhabituelle dans un monde de la recherche porté sur la compétition, la démarche avait déjà été adoptée en 2003, lors de l’épidémie de Sras (syndrome respiratoire aigu sévère). Face à la menace sanitaire, «il n’était pas imaginable que des arrière-pensées économiques puissent retarder la recherche», note l’épidémiologiste.
«Comme des mouches». Apparu fin 2002 en Chine, le virus du Sras avait infecté plus de 8 400 personnes dans 30 pays, causant environ 900 décès. Comme le syndrome respiratoire aigu sévère, la grippe aviaire ou encore la fièvre d'Ebola, le chikungunya est une maladie «émergente». Le coronavirus du Sras était totalement inconnu jusqu'à l'épidémie de 2003. L'arbovirus du chikungunya, qui a touché près d'un quart de la population réunionnaise en un an, est par contre connu depuis 1953.
Connu, c'est beaucoup dire... En dehors de l'Afrique de l'Est, de l'Asie du Sud-Est et de l'Inde, où il circule périodiquement, personne avant ces derniers mo