Menu
Libération
Reportage

Durban, le plein d'urbain

Article réservé aux abonnés
Traverser des townships, flâner le long des bretelles d'autoroute pour finir sur les docks... C'est ainsi que Doung, un architecte local, aime faire découvrir sa ville.
publié le 1er avril 2006 à 20h48

Durban envoyée spéciale

A Paris, on flâne volontiers le long des quais. A New York, on sillonne Central Park. A Tokyo, on fait le tour du palais impérial et à Barcelone, on déambule sur les ramblas. Mais à Durban, l'idée d'une promenade en ville est un peu incongrue. Dans les faubourgs riches et blancs, on croise souvent des joggers. Mais pour le reste, la marche à pied est en général réservée aux pauvres et aux Noirs.

Doung a 35 ans. Il est Mauricien, architecte et artiste (1). Il habite Durban depuis plus de dix ans. Il aime cette ville dont les collines descendent doucement vers l'océan Indien et qui, au mois de décembre, devient rouge quand les flamboyants sont en fleurs. Il aime ses maisons coloniales, où l'on peut prendre le frais sous la véranda, et ses immeubles Arts déco qui lui donnent de faux airs de Miami. Il aime se baigner en pleine ville en regardant les gratte-ciel et les groupes de Zoulous qui viennent se purifier dans les vagues. Et il adore manger des samosa dans les bouis-bouis du quartier indien qui jouxte le port.

Les pieds des marcheurs ont tracé un sentier parallèle à la N3

Un dimanche de 2001, Doung est sorti, bien décidé à faire une promenade. De Morningside, où il réside, il est descendu jusqu'aux docks, traversant des quartiers où n'importe quel habitant de Durban vous découragerait d'aller. Il est revenu enchanté. Depuis, il y retourne régulièrement, seul ou avec des gens. Il a appelé cela «city walk». Si vous le souhaitez, il vous emmènera : «Vous m