On peut froncer le nez devant le «cessez-le-feu permanent» décrété par l'organisation basque ETA, le 22 mars 2006. A l'inverse, on peut s'interroger sur le long processus ayant amené les nationalistes à envisager la trêve. On peut estimer que le Pays basque est espagnol au-delà des Pyrénées et bien français de ce côté-ci. A l'inverse, on peut professer que la chaîne montagneuse sépare un vrai pays en deux. On peut s'appliquer à gommer la Navarre des frontières du Pays basque. A l'inverse, on peut systématiquement y inclure Pampelune. C'est ainsi. On peut prétendre ceci, cela, tout et son contraire en piochant dans le chaudron aux certitudes. Mais l'exercice s'épuise relativement vite, dès lors qu'on manque de clefs.
Historien, spécialistes du Pays basque, Jean-Louis Davant écrit en introduction à son petit ouvrage : «Il est difficile de se repérer dans la jungle des tendances politiques, dans la complexité des enjeux. Il est frappant de constater qu'un visiteur, voire un habitant du Pays basque non initié, formule invariablement les mêmes questions pour tenter de comprendre. Des questions auxquelles les grands médias n'apportent pas de réponses, se contentant le plus souvent de traiter superficiellement tel événement ponctuel.» L'idée de l'auteur entreprise qu'il qualifie de «difficile et périlleuse» est de rassembler les vingt questions les plus communément posées sur ce qu'il est convenu d'appeler «le problème basque».
Savez-vous, par exemple, que l'euskara la langue b