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Libération

Sus au suceur de sang

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publié le 1er juillet 2006 à 21h49

N'importe quel militaire vous le dirait : l'important pour réussir une guerre, c'est de bien connaître son ennemi et de frapper vite et fort. Pour les moustiques, c'est pareil. Et l'Entente interdépartementale pour la démoustication (EID) connaît ces exigences par coeur.

D'abord, l'ennemi. Il y en a trois principaux : Culex pipiens, Aedes caspius et Aedes detritus. Le premier vit en ville et pond à la surface de l'eau, dans les circuits d'évacuation, les vide sanitaires ou les piscines mal entretenues. Les deux autres évoluent en milieu rural, pondent sur des zones provisoirement asséchées et les éclosions se produisent au cours d'une période d'inondation (due à une pluie ou une irrigation). L'EID sait exactement où se trouve chacun de ces moustiques, ou plus exactement, où se trouvent leurs larves, puisque ce sont elles qui sont visées. «Il n'y a pas un mètre carré du littoral qui ne soit pas visité par nos gardes au moins une fois par semaine», se vante Olivier Bardin, chef de projet à l'EID. Aidés de carte au 5000e, une centaine de gardes sillonnent ainsi près de 20 000 hectares, à l'affût de la moindre trace d'eau qui pourrait être synonyme d'éclosions ou de larves.

Ensuite, la frappe. Elle doit être rapide et précise. L'EID possède deux armes : le Témephos, un insecticide chimique qui agit par contact, et le Bti. La pulvérisation se fait par avion, par quad amphibien, voire à la main lorsque les gîtes sont très localisés. Pour les Aedes,