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Libération
Critique

Peyrelevade liquide ses comptes

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publié le 16 septembre 2006 à 23h18

Imaginez l'un des hommes les plus puissants de France. Quelqu'un qui a été directeur adjoint de cabinet à Matignon, président de Suez, de l'UAP et du Crédit lyonnais, au centre de réseaux patronaux et politiques. Un jour, à cause d'une affaire politico-financière, il a des ennuis avec la justice américaine. Et doit se résoudre à plaider coupable, payer une amende de 500 000 euros et se faire interdire du territoire américain pour trois ans. Quelle est sa réaction ? Il écrit un ouvrage dans lequel il se décrit comme une pauvre victime innocente sacrifiée à la raison d'Etat se retrouvant «seul face à la justice américaine».

Cet homme, c'est Jean Peyrelevade. L'affaire, Executive Life, cette compagnie d'assurance californienne rachetée illégalement par des investisseurs français liés au Crédit lyonnais au début des années 90. Ce qui a valu une amende record à l'Etat français et à l'homme d'affaires François Pinault (un milliard de dollars au total). Dans cet ouvrage d'entretien, l'ex-PDG du Lyonnais raconte comment il a (très mal) vécu cette affaire, depuis son entrée en fonction au Lyonnais en 1993 à sa condamnation en février 2006. Résultat, on n'apprendra pas grand-chose par rapport à ce qui avait déjà été écrit, mais on a le droit à un règlement de comptes d'une mauvaise foi sans borne. Tous les ennemis de Peyrelevade sont insultés : ceux qui ne l'ont pas assez soutenu, comme Laurent Fabius, alors ministre de l'Economie, ou Jean-Pierre Aubert, le patron du CDR, la str