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Libération
Interview

Il faut des cérémonies pour célébrer la passion de l'art contemporain

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Daniel Templon, une des grandes figures de la scène parisienne, fête son quarantième anniversaire de galeriste d'art contemporain. Il retrace son parcours avec les artistes qu'il a exposés tels Judd, de Kooning, Stella, Warhol, Alberola... Et explique pourquoi les artistes français sont si mal perçus à l'étranger.
publié le 9 décembre 2006 à 0h25

Qu'est-ce qui vous a conduit à devenir galeriste ? Le destin. Lorsque j'ai commencé en 1966, à 21 ans, je n'avais aucune vocation de marchand de tableaux ou de directeur d'une galerie d'art. Un an avant, pour des raisons liées à mon histoire familiale, je n'avais pratiquement jamais mis les pieds dans un musée et j'ignorais tout de la création contemporaine. J'avais mon bac et je venais de passer une année comme instituteur suppléant. Ce sont donc les hasards de la vie et des rencontres qui m'ont amené à ouvrir une galerie. Nous étions un groupe de copains issus du lycée Aristide-Briand à Courbevoie. Nous faisions une revue de poésie baptisée Strophes illustrée par des artistes contemporains. Parmi nous, il y avait notamment Daniel Abadie, dont le rôle consistait à rencontrer les artistes, et Patrick d'Elme, qui connaissait un antiquaire de la rue Bonaparte. Celui-ci nous avait proposé sa cave désaffectée pour nos soirées poétiques. Et, selon l'idée de Daniel Abadie, nous avons décidé d'exposer des jeunes artistes.

Comment avez-vous procédé ?

Comme nous n'en connaissions pas, nous sommes allés aux Lettres françaises rencontrer Georges Boudaille, alors responsable des pages arts du journal. Il nous a adressés à un garçon d'à peine cinq ans de plus que nous, Marc Albert-Levin. Il écrivait déjà dans les Lettres françaises et dans Cimaise. Il nous a donné une liste d'artistes où figuraient notamment Daniel Buren, Michel Parmentier, François Rouan... Je