SAMEDI
Plus fort que ma chandelle verte
Par la funèbre cornegidouille ! A peine revenu sur terre après un siècle d'absence, j'apprends la mort d'un sacré bougre de mes disciples, le président Niazov, un garçon qui possédait un cerveau de trente grammes au moins. Je vois bien, petits salopins fulminants, que vous n'entendez rien à ce Niazov-là. Niazov, faut-il vous le dire, gouvernait magistralement le Turkménistan depuis vingt ans et savait à merveille, mes pauvres branluchets, manier le croc à phynances ou enfoncer le petit bout de bois dans les oneilles.
Jambedieu, c'est lui qui avait fait construire sa propre statue, immense, une tour, et toc, plaquée or. Plus rigolo encore, elle tournait avec le soleil, la statue. Pardon, messieurs les mal peignés, ça valait presque mieux que ma chandelle verte !
Pour dire la vérité, mon père Ubu se serait étouffé de jalousie dans son nez malpropre à voir comment l'illustre Niazov estocadait son peuple qui craignait fort son croc à merdre. Ce vertueux gandin mettait ses portraits héraldiques partout, sur les places, dans les rues, dans les écoles et même dans les bâtons à phynances. Dans un élan d'une délicieuse puérilité, changeant l'alphabet, il supprima tous les livres sauf le sien et fit tourner à fond la machine à décerveler de notre invention. Il modifia même le calendrier. Sous peine de torsion du nez, il exigeait que l'on désignât les mois par le nom de sa digne mère et autres membres de sa boursouflante famille.
Il eut même dans sa g