Comment évolue, selon vous, la qualité des sondages ? Plus fiables, moins fiables ? Cochez : NSP, ne sait pas... Sérieusement, ça se discute. Il y a un facteur majeur de dégradation à l'oeuvre dans les sondages gouvernementaux et commerciaux : c'est la guerre des prix, la réduction des budgets. Pour faire baisser les coûts de l'enquête, on a tendance à vouloir réduire la taille des échantillons. Or c'est elle qui fait l'essentiel de l'information, même si certaines techniques statistiques un peu subtiles permettent de redonner de la précision perdue. A l'Insee, j'ai vu des enquêtes sur 20 000 ménages passer subitement à 10 000... Et aux alentours des élections, des enquêtes commerciales qui portent parfois sur 500 personnes. Y chercher des tendances, c'est du délire. En revanche, les sondages «sortie des urnes» sont bien faits, depuis longtemps. Ils procèdent par échantillonnage aléatoire des bureaux de vote, et, dans chaque bureau, le protocole est bien rodé. D'un autre côté, il y a des facteurs de progrès. Grâce à la puissance de calcul de l'informatique, des techniques sophistiquées qui permettent de faire des échantillonnages plus fiables se sont banalisées.
L'échantillonnage est déterminant pour les sondages électoraux ?
Evidemment, comme dans tous les sondages. L'échantillon permet de représenter la population vue à travers certaines grilles. On attribue à chaque unité (personne, ménage, entreprise...) un poids qui dépend de sa probabilité d'être sélectionnée dans l'enqu