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Libération

Le grand soir de l'ampoule

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De Cuba à l'Australie, la bonne vieille lampe à incandescence, trop gaspilleuse, sera bientôt hors la loi. La nouvelle génération de lumières pourrait bien changer notre manière de voir.
publié le 31 mars 2007 à 6h56

Elle aura bien profité de sa longue et brillante existence, mais voila que ses jours sont comptés, sa mort annoncée... Ni fleurs ni couronne : c'est de la lampe à incandescence qu'il s'agit. La bonne vieille ampoule, le symbole de la fée électricité, le fidèle artefact qui éclaire nos nuits depuis 130 ans, est condamné. Depuis le début de l'année, de l'Océanie à l'Amérique, des Etats s'engagent à interdire son usage d'ici trois ou cinq ans. Motif, l'objet nuit gravement au climat, il est effroyablement gaspilleur : il transforme en lumière à peine plus de 5 % de l'énergie qu'il consomme, les 95 % restant partant en chaleur, ce qui en fait au mieux... un mauvais radiateur. Alors, sans pitié pour son grand âge, c'est désormais le lynchage, tandis qu'une guerre de succession se livre en coulisse, chez les industriels, pour assurer le remplacement des 11,5 milliards d'ampoules à incandescence produites chaque année. Les ampoules basse consommation dites «fluocompactes», déjà en vente dans toutes les grandes surfaces, sont bien placées pour la relève. Mais d'autres produits, encore plus frugaux et compacts, issus de la microélectronique, pourraient bien changer la façon de voir le monde, la nuit.

En février, c'est l'Australie qui a frappé un grand coup médiatique sur le thème de l'éclairage : le gouvernement ­ qui n'a pas signé le protocole de Kyoto ­ annonce, à la surprise de tous, que le bulbe à incandescence serait interdit de séjour sur le continent d'ici 2010 pour cause de lu