On assiste à une exploration tous azimuts de nouvelles sources de carbone végétal. Quel est le profil type du biocarburant idéal ?
Aujourd'hui, on est confronté à un problème majeur : ce sont les mêmes plantes qui alimentent les hommes, leurs bêtes et les moteurs de leurs machines... Il y a compétition entre les sources de biocarburant et les sources d'alimentation. Ce n'est évidemment pas une solution durable. Car en 2050, il faudra nourrir neuf milliards d'habitants. Et il faudra aussi disposer d'une production significative de carbone renouvelable qui n'augmente pas la quantité de CO2 dans l'atmosphère et qui remplace le pétrole, promis à renchérir. Dans ce contexte, la bonne pioche, c'est une plante qui fournit un maximum de carbone en consommant un minimum d'intrants (eau, engrais, pesticides) sur un minimum d'unité de surface.
On est loin de ce cahier des charges avec les cultures qui alimentent les usines de biocarburants : betterave, canne à sucre, maïs, colza...
En effet. Dans tous les cas, on est dans une compétition avec l'espace agricole. Toutefois, la pression varie selon les choix d'espèces et selon la part qu'on attribue à chacune dans l'espace dédié à la production d'énergie. Toutes les espèces n'ont pas les mêmes performances. Le meilleur rendement en biocarburant à l'hectare, c'est la canne à sucre, puis viennent la betterave, le maïs, le blé et, en dernier, le colza sur lequel la France a pourtant en partie misé. Mais il faut regarder les choses dans le dét