Les nanos fichent la trouille. Une grande trouille, et à tout le monde. Scientifiques, industriels, hauts fonctionnaires, politiques et citoyens... tous ont la pétoche. Les responsables politiques ? Celle de voir les craintes diffuses se transformer en «syndrome OGM» et les promesses économiques «les millions d'emplois et les milliards de dollars» qui font rêver le ministre de l'Industrie, François Loos s'évanouir. Les industriels ? Francis Peters, de Michelin, l'avoue sans fard, «si les gens ont peur des nanoparticules de silice dans les pneus, on n'en mettra pas, même si c'est bon pour l'environnement, la lutte contre l'effet de serre, et sans danger». Les hauts fonctionnaires ? Le spectre de Jacques Roux, directeur général de la santé, traîné devant les tribunaux et condamné dans l'affaire du sang contaminé au VIH, hante les esprits. Celui du tristement célèbre comité amiante est repoussé par Armelle George-Guiton (de la Direction générale de la santé) : «Il n'y aura pas d'industriel dans le comité de veille scientifique sur les risques des nanotechnologies que nous allons créer.» Les scientifiques ? Michel Lannoo, directeur de département au CNRS, s'inquiète de la confusion entre «les nanosciences, qui permettent de comprendre la matière, et les nanotechnologies, qui permettent de l'utiliser». A critiquer les secondes, on abandonnerait les premières... alors même qu'elles sont nécessaires pour lancer des «études sérieuses sur les
Nanos, la grosse trouille
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par Sylvestre Huet
publié le 14 avril 2007 à 7h12
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