Menu
Libération

Pour l'instant, l'Europe est calme

Article réservé aux abonnés
par François REYNAERT
publié le 14 avril 2007 à 7h13

Samedi

Week-end pacsal

Nous sommes entre nous pour une semaine, je peux donc vous confier un trait de ma personnalité : comme garçon, je suis assez anxieux. La seule idée d'arriver dans mon quartier après la fermeture de la boulangerie alors que j'ai quelqu'un à dîner, par exemple, peut facilement me pourrir une après-midi. Eh bien, ces jours-ci, dans le village au bord de la mer où nous possédons une petite maison, mon copain et moi, nous n'avons pas un invité, mais dix. C'est ce qu'on appellera notre week-end pacsal. Tout le monde y est, mon père, le sien, avec belle-mère, soeur, mari, nièce, et on a ajouté, pour parfaire le tout, l'adorable famille d'Arméniens réfugiés d'Iran dont on essaie de s'occuper comme on peut parce qu'il n'y a pas que les familles réelles et les familles adoptives, dans la vie, il y a aussi les familles adoptées. Et vous savez quoi ? Jusque-là, je tiens le coup. Est-ce dû à une longue pratique de la psychanalyse ? A la lente maturation de la vie ? Au deuxième Guignolet de l'apéro ? Toujours est-il que tout à l'heure, sur la plage, en voyant tout ce petit monde gambader sous les premiers soleils normands, il me semble avoir été quasiment détendu pendant facilement sept à huit minutes. Et je n'écris pas ça pour en tirer gloire, mais pour éclairer ceux qui souffrent des mêmes maux : amis flippés de la vie, ne vous résignez pas, prenez sur vous, ça peut marcher. Ainsi, au moment où j'écris ces lignes, assis au bureau du premier, alors que l'assemblée bo