samedi
Un débat très tendance
Pour la plupart des médias italiens, le duel télévisé Sarkozy-Royal n'a pas été un débat, mais quelque chose à mi-chemin entre un casting et un défilé de mode. D'après nos lookologues omniprésents, Ségolène était lumineuse mais trop agressive, et son tailleur, vaguement sadomaso. Sarkozy était inexpressif, il imitait Bush, et sa veste était trop rembourrée. Y a-t-il une femme politique italienne qui ait le charme de Ségolène-tout-de-blanc-vêtue ? Il n'y en a pas. Celles qui sont compétentes sont timides et celles qui sont séduisantes, mal préparées. Y a-t-il un Sarkozy italien ? Il suffit d'aller dans une discothèque à la mode.
Pratiquement personne n'a parlé des différences entre leurs programmes ni de leur passé politique. Pour la plupart des journalistes, les 35 heures, c'est le temps qu'a mis Sarkozy pour se coiffer. Quoi qu'il en soit, tout le monde s'accorde pour dire que c'était un vrai face-à-face, alors que, lors de leur confrontation télévisée, Prodi et Berlusconi ne pouvaient même pas s'effleurer, on aurait dit une pub pour un contraceptif.
Certains me demandent : «Mais si Sarkozy l'emporte, est-ce que ça changera les relations entre la France et l'Italie ?» Je ne pense pas : les affaires aplanissent toutes les dissensions, comme nous l'ont enseigné Poutine et la Chine. Si l'amitié italo-française a résisté au coup de tête de Zidane, elle résistera aussi à Sarkozy. Mais qu'il n'essaie pas de donner un coup de tête dans le ventre de