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Claude Liauzu, le «rôle positif» d'un historien

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publié le 26 mai 2007 à 7h57

Claude Liauzu est décédé le 23 mai dans son sommeil. Son dernier combat aura été la pétition (1) contre la création, par Nicolas Sarkozy, d'un ministère dont l'intitulé associe «immigration» et «identité nationale». Relayée par Libération, l'initiative a recueilli des centaines de signatures d'historiens et d'universitaires. «Nous ne pouvons accepter qu'une campagne présidentielle se joue sur de prétendues oppositions entre immigration et identité nationale, écrivent ses auteurs. [...] Plus que toute autre, la société française s'est construite à travers les immigrations, comme un creuset intégrant la pluralité, s'enrichissant d'elle. [...] Chaque fois qu'on a prétendu poser les problèmes sociaux en fonction de l'obsession de la pureté des origines, cela a abouti à de graves crises, à un recul de la démocratie.»

C'est également Claude Liauzu, alerté par une de ses thésardes, qui avait mobilisé l'opinion contre le vote par l'Assemblée de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 prônant l'enseignement du «rôle positif de la présence française outre-mer». La mobilisation avait contraint Jacques Chirac à annuler cette disposition. L'article 3 de la loi, qui prévoit de créer une Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie, lui paraissait également dangereux. Il n'a pas été abrogé.

Claude Liauzu était né à Casablanca, le 24 avril 1940. Avec se femme Josette Liauzu, également historienne, il a enseigné dix ans en Tunisie comme coopérant. Le couple mil