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Libération

C'est l'amour qui est aveugle

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par Christian OSTER
publié le 2 juin 2007 à 8h06

SAMEDI

Je pense comme vous

Je mentirais si j'évoquais aujourd'hui, pour ce qui me concerne, un autre problème que celui de commencer ce journal. Quel genre de journal ? S'agit-il de s'exprimer sur la marche du monde ? De donner à voir, sous un éclairage saisissant, un petit fait de société soigneusement sélectionné ? De parler du temps ? De formuler des propositions pour l'avenir ? Le fait est que je suis arrivé hier à la campagne et que j'ai tondu la pelouse. Ma femme lisait Ed McBain. Elle adore ses dialogues. Moi aussi. Les enfants arrivent tout à l'heure par le train. Des amis aussi. J'irai les chercher et je rapporterai le journal, donc, pas le mien, celui pour lequel j'écris le mien, au cas où, n'est-ce pas, l'actualité, la vraie, m'interdirait de parler d'autre chose.

Les enfants, les amis et le journal sont là. C'est l'anniversaire de Camille. Je lis le journal. Ce n'est pas aujourd'hui que j'aurai mon mot à dire. Non qu'il ne se soit rien passé. Deux jeunes filles se sont concertées pour se jeter par la fenêtre. Elles l'ont fait. Et je ressens la même chose que vous. Je pense comme vous. Pour le reste, des charniers découverts en Bolivie, le Festival de Cannes, le journal de Frédéric Mitterrand, j'aime l'humanité de cet homme-là. Elle console. Je crois que ce que nous recherchons, dans la vie, beaucoup, c'est la consolation.

DIMANCHE

Le cours des choses

Il pleut. Bien fait d'avoir tondu hier. D'autres enfants arrivent aujourd'hui. Ce sera tout, oui. Je n'en suis pas à les