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Libération
Reportage

Terminus Herodium

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En avril dernier, l'archéologue israélien Ehoud Netzer découvrait, au sud de Jérusalem, le tombeau du roi Hérode, mort en l'an 4 avant notre ère. C'est l'épilogue de trente-cinq ans de recherches sur la fin d'un tyran qui a fait basculer le destin de la Judée.
publié le 23 juin 2007 à 8h27

Herodium (Cisjordanie) envoyée spéciale

L'étrange colline en forme de cône apparaît soudain au détour d'un virage de la route qui vient de Jérusalem, située à une quinzaine de kilomètres au nord. Sa silhouette géométrique tranche avec les rondeurs alanguies des collines de Cisjordanie. A son sommet, les ruines d'une forteresse occupent un ovale presque parfait, vestiges d'Herodium, bastion construit aux confins du désert de Judée dont les vallées et les plateaux pelés s'étendent à l'infini vers l'est.

Trente-cinq ans durant, Ehoud Netzer s'est attendu à voir surgir là, non pas les troupes d'un ennemi, mais le tombeau du roi Hérode, redouté pour ses rages destructrices (lire l'entretien). Depuis 1972, l'archéologue de l'Université hébraïque de Jérusalem a conduit inlassablement des fouilles dans la rocaille de cette colline, dont la surélévation conique est le fruit du labeur de milliers d'ouvriers antiques, avec l'espoir d'y trouver le monument mortuaire d'Hérode le Grand. Roi de Judée entre l'an 37 et l'an 4 avant Jésus-Christ, il est célèbre pour avoir créé le port de Césarée, les palais de Jéricho et de Massada, et agrandi le second temple de Jérusalem, dont le mur des Lamentations est un vestige.

En avril dernier, l'archéologue israélien, âgé aujourd'hui de 73 ans, a eu enfin le bonheur de voir ses recherches récompensées. Deux de ses collaborateurs ont découvert, sur le pan nord-est de la colline, les vestiges d'un mausolée et les fragments d'un sarcophage. «Lors