SAMEDI Allain Leprest et Wimbledon
«Sans te dire que je me manque/Donne-moi de mes nouvelles/Dis-moi dans quel port se planque/La barque de ma cervelle.» C'est samedi. C'est Leprest. Je me réveille avec lui. Je connais ses chansons par coeur. Je suis allé le voir dans une petite salle près du canal Saint-Martin. J'ai pleuré, comme toujours, moi qui ai la larme difficile. Il y avait peu de monde. Ceux qui connaissaient. Je n'aime pas beaucoup les ambiances d'initiés. Mais, avec Leprest, on n'a pas le choix, il ne passe jamais à la télévision, jamais à la radio, il ne passe que sur scène, où il faut savoir le dénicher. En général, j'ai plutôt le plaisir peu partageur, mais lui donne envie. D'être à plusieurs. C'est beau, c'est fugace. On sait que le regard des autres ne retirera rien. Au contraire, les témoins sont utiles, pour être certain d'avoir bien vu. C'est le rayon vert Leprest. Le plus grand chanteur français vivant chante finalement seul et c'est injustice. Je l'écoute donc beaucoup. Pour réparer. J'allume la télévision, je tombe sur le tableau de Wimbledon. Federer contre. Je coupe. J'ai arrêté le tennis avec McEnroe. Battu par Sampras à l'US Open, il avait rendu hommage à la qualité de son jeu et l'avait traité de concombre. Perspicace, McEnroe, et prophétique. Ils ont tous le même air, ces joueurs de tennis-cucurbitacée. Constipé. J'ai l'impression de relire ma question de gastro-entérologie sur les premiers signes de l'occlusion intestinale en les