Il y a des irresponsables pour souhaiter que le PS se précipite dans la rénovation alors qu'il a l'air d'avoir cinq à dix ans pour se réorganiser. Ça pourrait être du temps bien employé : un an pour analyser, un an pour réfléchir, un an pour se battre, un an pour s'unir, un an pour se rebattre, un an pour faire des propositions, un an pour se rebattre encore, un an pour voter en interne et un an pour se préparer contre l'adversaire de l'extérieur. Le fait que Ségolène Royal ait appelé son site Désirs d'avenir apportait par avance la réponse à la question «c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?» Il y a un côté chrétien dans la stratégie de la gauche. Mieux vaut se réserver pour demain que se concentrer sur aujourd'hui. On sent bien que Nicolas Sarkozy est plutôt du côté «désirs de présent». Aucune gourmandise pour le présent du côté de la gauche. Au contraire, au PS, il y a une crise de foie du présent, on n'en peut plus du présent, on ne veut plus entendre parler du présent, qu'on ne vienne pas les emmerder avec le présent. Les derniers seront les premiers, pourquoi se presser ?
Certains semblent craindre que le triomphe de la droite n'apporte une mise au pas des médias. C'est bien de l'optimisme. Car on voit mal comment ils pourraient être plus sous contrôle qu'aujourd'hui où TF1 coupe les interventions de François Hollande ou de François Bayrou lors d'une soirée électorale. Il n'y a curieusement que Ségolène Royal pour y échapper. L'apôtre du travail, de la famille et de l