Cet été, vous êtes commissaire de deux expositions. On vous connaissait plus comme artiste.
Je l'espère d'ailleurs, car dans ma vie je n'ai jamais eu l'intention de faire carrière en tant que commissaire d'exposition. Cela dit, j'en organise depuis très longtemps, pratiquement depuis mes débuts. Nous formions une équipée à quatre, avec Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni en 1966-1967, où les rôles d'artistes, de commissaires, étaient mélangés puisqu'on faisait tout de A à Z, trouver et louer des lieux, faire nos invitations, nos affiches, accrocher. sans personne pour nous «coacher» comme on dirait aujourd'hui. Par la suite, il y a eu d'autres expositions dont la plus importante était celle montée avec Sarkis et Michel Claura. On avait organisé cette manifestation «A Pierre et Marie, une exposition en travaux», dans l'église désaffectée de la rue d'Ulm en 1983, 1984, 1985. On avait d'abord invité une trentaine d'artistes, puis d'autres sont venus jusqu'à ce que nous passions le flambeau à de plus jeunes, intéressés par l'idée de poursuivre cette initiative de commissariat. A l'exemple de Philippe Cazal qui avait déjà auparavant mis sur pied des expositions de groupe. Quand on regarde le catalogue, on se rend compte que la majorité des artistes alors quasi inconnus ou dont, pour certains, c'était la première expo, sont aujourd'hui parmi ceux qui comptent le plus, comme Bertrand Lavier, Felice Varini, Ange Leccia, Philippe Cazal, Louise Lawler, Tony