Samedi
Indépendance
Je suis plongé, depuis 7 heures du matin, dans la rédaction du récit de l'assassinat à Ajaccio en 1998 du préfet Erignac lorsque mon fils Rémi, 13 ans, me demande de combien de pays se compose l'Europe. Je lui affirme qu'il y en a 15 depuis l'adhésion de Chypre et de Malte. En réalité, l'Union européenne comporte 27 Etats. Mais cette erreur me semble accessoire. Si j'en avais la compétence, je me plongerais bien dans une réflexion historico-géopolitique, afin d'expliquer à des lecteurs éblouis pour quelle raison l'île de Malte, 400 000 habitants, est un Etat indépendant, alors que la Corse, près de 300 000 habitants, est une région française dont le préfet a été assassiné au nom d'une lutte pour la libération nationale qui dure depuis plus de trente ans. Je pense alors aux attentats perpétrés en Algérie, mon pays natal, qui vit au rythme du terrorisme depuis plus de soixante ans.
Au moment où je me replonge dans l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac, l'appel du président d'une association d'anciens de la guerre d'Algérie auquel j'ai promis d'animer la semaine prochaine un débat autour de mes romans consacrés à ce thème me perturbe. Si je continue à me disperser ainsi, je ne pourrai jamais remettre le 28 septembre à mon éditeur le manuscrit que je lui ai promis.
Dimanche
Honte
Pour ne pas m'éloigner de mon actuel sujet d'écriture qui se situe entre les attentats islamistes de 1995 et l'arrestation d'Yvan Colonna le 4 juillet 2003, je ne prête qu'une oreil