Une vingtaine de grandes huttes en toile de jute, opaques ou transparentes, suspendues par des cordages de chanvre aux poutres métalliques, des sols en sisal qui amortissent les bruits et une atmosphère de clair de lune. La Grande Halle de la Villette, qui rouvre ses portes après deux ans de travaux de rénovation, s'est transformée en une suite de petits abris apaisants pour accueillir une exposition, ludique, consacrée aux relations entre «bêtes et hommes». Le lieu est bien choisi : l'immense bâtiment de fonte et de verre, ancien marché aux bovins de Paris, abrita longtemps veaux, vaches, et boeufs. Aujourd'hui, ce sont des mainates religieux, des iguanes verts, des loutres d'Europe, des vautours fauves, des corneilles noires et des outardes canepetières que le visiteur peut observer, dans de grands enclos végétalisés et grillagés.
Ces animaux, tous nés en captivité, sont les acteurs d'histoires singulières, de conflits ou d'alliances, sur lesquelles s'appuie l'exposition pour raconter comment humains et animaux se transforment mutuellement. De nombreux films d'animations (Konrad Lorenz et son choucas), des fictions (un dialogue imaginaire entre Darwin et Kropotkine) ou des documentaires évoquent les découvertes des éthologues sur des compétences animales longtemps attribuées aux seuls humains (avoir conscience de soi, lire à l'envers, pacifier des relations sociales.), mais aussi les savoirs de ceux qui travaillent avec les animaux (éleveurs, bergers, soigneurs). D'autres d