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Libération
Reportage

Zoo d'Eden

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Comment montrer, aujourd'hui, des bêtes en captivité ? Dans quel but ? Ecolos, les zoos repensent leur mission et leur scénographie de la nature. Reportage à Lyon, dans l'un des plus anciens d'Europe.
publié le 15 septembre 2007 à 9h39
(mis à jour le 15 septembre 2007 à 9h39)

Vide mais menaçante, elle trône au coeur du parc de la Tête d'or, avec ses hauts barreaux aux griffes pointées vers l'intérieur. Le zoo de Lyon a conservé cette cage pour sa «valeur patrimoniale», comme un vestige de l'architecture animalière, un symbole des ménageries d'antan et du regard porté sur les «bêtes féroces». Ce modèle de 1892, interdit depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, a perduré à Lyon : un ours brun y a vécu jusqu'en 1993, au grand dam d'associations qui signaient pétition sur pétition pour l'en sortir. Aujourd'hui, la cage choque d'autant plus que, à l'instar de la majorité de ses homologues, le zoo lyonnais a entamé sa mue.

Autrefois pilleurs de nature, «montreurs» de fauves, les jardins zoologiques repensent aujourd'hui la présentation des animaux à un public soucieux d'écologie. A l'heure de la nouvelle grande phase d'extinction des espèces, ils se convertissent non seulement en arches de Noé, mais aussi en lanceurs d'alerte pour une biodiversité menacée.

Pister les signes de mal-être

Créé en 1858, le zoo de Lyon, l'un des plus anciens de France, était resté à la traîne. Il vit aujourd'hui, «en accéléré, la transformation que connaissent les zoos européens depuis les années 80», témoigne Eric Plouzeau, le jeune vétérinaire qui en a pris la direction en 2001. Une révolution culturelle catalysée par la création, l'an dernier, de la «plaine africaine», trois hectares précurseurs sur les six qu'occupe le zoo. Collines paysagées, grands étangs et petits îlots forestiers où