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Libération
Reportage

L' archipel des androïdes

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Au Japon, des chercheurs développent des robots à l'apparence humaine. Objectif : créer des machines capables de s'adapter à l'homme pour mieux le seconder.
publié le 22 septembre 2007 à 9h46

Kyoto

envoyé spécial

Bienvenue au laboratoire de ­robotique de l'Institut de recherche avancée en télécommunications (ATR), pôle technologique richement doté en fonds publics et privés où travaillent trois cents chercheurs, à trente minutes de Kyoto. Au 4 e  étage d'un imposant bâtiment, dans une pièce ­exiguë aux entrées sécurisées et équipées de caméras vidéo, d'un écran plasma et de capteurs, apparaît une silhouette noire, silencieuse et immobile sur une chaise à roulettes. Nul doute, c'est le très médiatique professeur Hiroshi Ishiguro, directeur du laboratoire de robotique intelligente de l'université d'Osaka. «Bonjour, lance-t-il dans un japonais poli. Je m'appelle Hiroshi Ishiguro. Enchanté.»

Sauf qu'en vérité celui qui se présente n'est pas le professeur Ishiguro. C'est son double. Il s'appelle Geminoid HI-1, et il reste, un an après sa venue au monde en juillet 2006, le robot humanoïde le plus spectaculaire jamais mis au point. Ce drôle de robot sapiens, 1 m 80 pour 80 kilos, est la réplique exacte du professeur. Agité de micromouvements incessants, doté d'une gravité dynamique, Geminoid est un bijou mécanique. ­Unique. Le répliquer coûterait 200 000 euros.

Un double multisensoriel

Pantalon noir en coton, fin blouson en tergal et baskets montantes, Geminoid s'exprime et bouge comme Hir­oshi ­Ishiguro. Assis les jambes croisées (il ne peut toutefois pas se lever), il fronce les sourcils, a l'air étonné. Timide, il détourne la tête si on le