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Le robot, âme soeur des Japonais

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Comment, depuis plus d'un demi-siècle, les automates font partie de la culture nationale.
publié le 22 septembre 2007 à 9h46

Robot : le mot signifie en tchèque «travail forcé». Il est apparu pour la première fois en 1921 dans une pièce de théâtre de Karel Capek. L'auteur mettait en scène des androïdes qui remplaçaient les ouvriers. La ma­chine évoque toujours en Occident une créature aux antipodes de l'humain. A l'inverse, au Japon, le robot est plutôt considéré comme un compagnon «familier», kawai («mignon»). Pourquoi ? Trois pistes.

Les mangas. Depuis des décennies, les mangas sont peuplés de robots attendrissants. Le plus célèbre s'appelle Tetsuwan Atom (Astro Boy). «A la fin de la guerre, en 1945, le Japon était ruiné. Les enfants n'avaient rien à manger, explique Tatsuya Matsui, designer du robot enfant Posy. En 1952, ils ont découvert Astro Boy et les mangas de Osamu Tezuka [1928-1989, ndlr]. Astro Boy a alors apporté au pays une dose d'espoir et d'énergie impensable. Les ­enfants se sont remis à rêver. Astro Boy a influencé de nombreux futurs concepteurs de robots. Moi le premier !»

Campus. Au Japon, la robotique est pour les jeunes synonyme de jeu. De fait, presque tous les campus de l'archipel abritent un labo­ratoire de robotique où des équipes d'étudiants élaborent des ­robots de toutes formes et de toutes ­performances. Ils rivalisent d'ingéniosité pour épater les parents, les professeurs et le grand public lors des festivals de design industriel et de robotique : Robofesta, ­Robot Grand Prix, RoboCup. L'un des plus célèbres laboratoir