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Libération
Critique

Sevran, tartufe de la chanson

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publié le 13 octobre 2007 à 0h44

On ne savait pas qu'il était urgent d'abattre Pascal Sevran. Laurent Balandras nous l'apprend. Dans un petit pamphlet, ce jeune éditeur et auteur d'ouvrages sur la chanson dresse un portrait déterminé à dégager du petit écran, des librairies et des disquaires l'une des plus incontournables blagues du monde des variétés. «J'ai mené l'enquête, parcouru la vie de Pascal Sevran, épluché ses ouvrages, écouté ses chansons, visionné les archives télévisuelles, et je me suis fait une opinion. Une opinion qui s'est transformée en conviction : Pascal Sevran est un imposteur. Un tartufe qui ne sait rien de la chanson, bien qu'elle l'ait enrichi à foison.» Partant de la récente polémique au sujet de ses propos jugés racistes sur la «bite des Noirs», l'ouvrage démarre sur les chapeaux de roue. Qui est Sevran ? Un homme utilisant ses réseaux pour faire tomber les têtes (Donnedieu de Vabres demandé à Sarkozy) et ses émissions pour promouvoir ses intimes, ses disques, ses bouquins, ses croisières, aux seules fins d'une autocélébration permanente. «L'animateur cligne des yeux, comme s'il était lui-même aveuglé par son propre reflet.»

Bon, devant tant d'acharnement, on se surprend souvent à rire. C'est drôle surtout quand on n'est pas concerné. Chaque page est truffée d'extraits de chansons, de romans, de livres de souvenirs ou d'entretiens et de critiques assassines. Pourtant, ce n'est pas drôle, la pensée douteuse d'un homme vantant les joies du tourisme sexuel et de la