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Libération

Le diable et les malotrus en Lycra

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publié le 20 octobre 2007 à 0h56

Je n'ai pas de permis de stationnement. Comme de nombreux Londoniens, je ne m'embarrasse pas d'une voiture. Ils ont fini par m'en dégoûter. Pour me garer devant chez moi, les autorités exigeaient un document très onéreux et bureaucratiquement complexe, constamment sujet à révision punitive. Pour aller où que ce soit dans le centre, il fallait en outre acquitter le paiement d'une taxe d'encombrement d'environ 12 euros, sans compter que se garer là-bas est incroyablement difficile et coûteux.

Panne. Le coup de grâce, c'est que si vous vous garez dans la rue la nuit, des voyous peuvent briser les vitres de votre voiture au moins deux fois l'an. Donc, quand ma machine à laver est tombée en panne, comme je n'avais pas de permis de stationnement, personne ne voulait venir la réparer puisqu'on ne pouvait pas se garer. Ça m'a pris une matinée à la mairie pour obtenir le bon papier. Mais au moins, dans cet arrondissement, contrairement à ce qui se produit au sud de la Tamise, je n'ai pas eu à préciser mon origine ethnique, ni mes préférences sexuelles pour l'obtenir.

J'ai été surpris car ma zone de résidence est pionnière en matière de politiquement correct. C'est le premier quartier à avoir eu un cimetière exclusivement réservé aux lesbiennes et, quand les premières pistes cyclables ont été créées, il y a eu un grand débat à propos des panneaux affichant des vélos avec une barre de cadre, donc masculins. La question s'est résolue lorsqu'on a constaté que, dans le tiers-monde, t